Pour lancer officiellement ce blog, j’ai longtemps hésité sur le premier contenu. Au final, je me suis décidé à me rapprocher de ce que je pouvais faire assez régulièrement sur les forums, à savoir poster les tenues du jour.
Commençons donc avec une tenue de printemps, qui se concentre sur une pièce que je trouve très forte: une veste à carreaux shepherd check large de la maison Drapers dans un mélange laine/lin/soie en 240gr/m et qui fut réalisée en demi-mesure par Ardentes Clipei.

Si j’aime beaucoup ce type de tissu – ils sont légers, respirants, tombent bien et apportent souvent une texture intéressante en été, j’ai par contre peu d’amour pour l’éditeur de tissu Drapers. Car oui, contrairement à ce que le nom laisse penser, il ne s’agit pas d’un drapier, mais – selon ce que j’ai pu comprendre – d’un simple intermédiaire qui revend à prix d’or aux demi-mesures des tissus produits par VBC. Reste qu’ils vendent quelques très belles liasses, et qu’il convient parfois d’ignorer le coût…

J’aime les coupes structurées. On lit souvent que la structure est réservée aux coupes formelles. Moi même l’ai souvent dit. Le déstructuré convient bien aux mises décontractées et donc naturellement aux dépareillés. Reste que, au risque de me répéter, j‘aime les coupes structurées. Je les ai cependant longtemps abandonnées, faute d’avoir un atelier qui m’en produise des convenables à un prix qui le serait tout autant. J’ai cédé comme tout le monde à la mode du style napolitain. Mais c’est justement la qualité d’un vrai bespoke napolitain qui m’a incité à renoncer à ce style dans mes commandes en demi-mesure. Simultanément, Ardentes Clipei poussait son atelier à faire des progrès sur la cigarette de ses emmanchures. Nous y reviendrons une autre fois.

Je construis mes tenues comme la plupart des gens, je choisis une pièce centrale et j’associe ensuite chaque pièce. En partant donc d’une veste au motif aussi fort, le but était évidemment de calmer le reste de la tenue. Celle-ci allait donc être exclusivement composée de bleu et de crème, et tout autre motif y serait proscrit.
J’opte pour un pantalon bleu marine, le crème aurait été trop estival. Ici, un pantalon en Cavalry Twill de chez Dugdale en 450gr/m fait encore une fois par Ardentes Clipei. Le tissu peut sembler un peu lourd, mais je trouve cela soutenable pour les pantalons de demi-saison et le Cavalry Twill reste à mon sens la matière reine des pantalons.
Pour la chemise, une simple OCBD bleue constitue le choix le plus évident pour un dépareillé (Oxford Cloth Button Down). Celle-ci est faite par Luxire, une marque que j’ai longtemps défendu corps et âme, mais pour qui je n’ai aujourd’hui que rancœur, la faute à un service client déplorable.
Reste alors le choix des chaussures & chaussettes. Sujet ici sensible auquel je consacrerai très prochainement un article.

J’ai une certaine sensibilité Preppy. Je ne me revendiquerai pas de ce style, mais certains éléments me plaisent énormément. D’où un amour pour les Penny Loafers dont la couture de plateau se rapproche du bord (ici, des Antonio Mecariello) et pour les chaussettes blanches/crèmes. Je sais que de ce coté de l’Atlantique, ce choix peut faire tiquer certains. Eh bien, messieurs, tiquez.
Je vous laisse enfin avec la construction alternative de la tenue basée sur un pantalon crème:

Sur ce…
J’ai le plaisir d’inaugurer la section commentaires.
Je m’ennuyais un peu devant le peu de blogs ou forum dédiés au tailoring, donc merci pour cette initiative !
Je suis content de voir des coupes structurées, qui se font si rare en dépareillé.
Bien sûr les chaussettes blanches sont clivantes, mais c’est justement ce qui fait aussi que la tenue se démarque.
Joli pochette. Mister London ?
La où je suis un peu surpris, c’est les loafers qui ont des plis prononcés. Étonnant pour des chaussures de cette marque, non ?
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Merci!
Pour répondre:
Oui, la pochette vient de Monsieur London. Je suis chiant en termes de pochettes. J’en ai plein, mais je mets toujours les mêmes et j’aime beaucoup le charme discret de certaines de cette marque!
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Pour les loafers, oui c’est étonnant, mais c’est la difficultés de ce genre de modèles. Ce n’est pas tant la qualité de la chaussure que l’adéquation de la forme à celle du pied.
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Merci pour ce bel article Alex !
Un point qui m’intéresse : qu’est ce qui fait que tu as délaissé les épaules napolitaines depuis ton expérience en bespoke: pourquoi les constructions en demi mesure ne te paraissent plus satisfaisantes ? Ou tu fais juste le choix de garder de la structure dans tes silouhettes ?
Cdt
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Merci!
Pour faire simple, en goûtant à un vrai style napolitain avec la Sartoria Tofani, je me retrouvais à pinailler sur ce que je recevais en demi. C’était forcément moins beau. Par exemple, le faux trois boutons napolitain, pour qu’il soit vraiment beau, demande un vrai travail à la main sur le revers, pour que la boutonnière s’oublie dans le roulé. De plus le déstructuré ne pardonne rien. Il faut donc une plus grande précision dans la coupe.
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